Déménagements, séparation... et votre enfant dans tout ça ?
Publié le 24 avril 2023
3 minutes de lecture
Déménagements, séparations, deuils… tous ces évènements ont un point commun : ce sont des changements de vies majeurs. Ils le sont pour toute la famille. Ils vont impacter l’enfant - quel que soit son âge - tout autant que le parent. Si vous avez rencontré ce genre de situation, vous avez sûrement cherché les outils pour “gérer au mieux” ? Petite exploration de la question ici.
Ce que vous pouvez vivre en tant que parents
De la désorganisation ! Chaque changement de vie majeur comporte sa part de stress qui vous demandera de tout réorganiser. De la logistique des prochains mois, dans le cas d’un déménagement et/ou d’une séparation, jusqu’à l’emploi du temps de la semaine dans le cas d’un décès.
Face à ces évènements, vous allez traverser des émotions fortes : peine, joie, appréhension qui peuvent se combiner à l’infini. Celà est également le cas même quand ce sont des changements volontaires et positifs. Votre énergie peut-être mobilisée sur le plan logistique. Vous pouvez avoir l’impression de manquer de temps, d’avoir la tête surchargée de pensées. Dans ces périodes de vie, il est naturel d’être moins disponible mentalement pour l’enfant, moins attentif voire difficilement patient-e.
Votre intention de parent est souvent de le préserver de toute cette agitation, notamment en attendant “le meilleur moment” pour lui en parler. Vous serez peut-être aussi tenté d’insister avant tout sur les aspects positifs de ce changement. Celà peut-être difficile de trouver les bons mots. Votre intention reste évidemment de prendre soin de l’enfant, mais ses réactions peuvent aussi vous faire peur. Pourtant si vous vous mettiez à la place de l’enfant, de quoi auriez-vous besoin ?
Ce que vit l’enfant
Quand un changement de vie survient, l’enfant va naturellement ressentir une certaine insécurité. Ses repères sont bousculés. Même si vous ne le pensez pas directement concerné, ce que vous vivez en tant que parent a un fort impact sur l’enfant. Jusqu’à environ 7 ans, il va même avoir tendance à penser qu’il est responsable des émotions de son parent. Il est important de lui préciser que ce n'est pas le cas.
Dans le cas d'un déménagement ou d'une garde partagée, les notions de temps, d’espace et de lien sont encore floues pour l’enfant. A tout âge, il va avoir besoin de prévisibilité : quoi, quand, comment va s’effectuer le changement en réalité ? Ces réponses ont besoin d’être données, voire même anticipées avant même qu'il ne pose les questions. Jusqu’à 9 - 10 ans, il est encore très difficile pour l'enfant de formuler ses interrogations. Il a donc besoin que le parent apporte des réponses et provoque les questions.
Dans cette période d'insécurité, votre enfant pourra avoir des comportements dits “inappropriés” sans que vous ne fassiez facilement le lien avec le changement de vie. Par exemple, ne plus s’endormir seul ou avoir une nouvelle période d’incontinence, être plus agité et être dans l’opposition… Parfois c’est avant même que lui n'en parle, d'autres fois le comportement se manifestera plusieurs semaines après l'évènement. Gardez en tête que derrière chaque comportement “inapproprié” se cache un besoin particulier.
Pistes de résolution
Ce que vous pouvez faire en tant que parent quand un changement de vie majeur apparait ou se prépare :
Protégez l’enfant de son imagination ! Explicitez vos émotions et vos préoccupations d’adulte. L’enfant peut s’inquiéter du silence et du manque de cohérence (entre ce qu’il perçoit des événements et ce dont on cherche à le préserver). Donnez du sens et posez des mots sur ce qui est en train de se passer. Bien sûr, la mort d’un proche ne sera pas expliquée pareil à un enfant de 2 ans qu'à un enfant de 8 ans. Dans tous les cas, ils auront besoin d’avoir l’information. Les livres pour enfants dédiés à la thématique qui vous concerne permettent de s’identifier et d'ouvrir les discussions. Dans les cas de déménagements et gardes partagées, les poutres du temps (plutôt après 6 ans) ou semainiers (dès 2 ans) permettent de visualiser ce qui va se passer. Ce sont de très bons supports pour accompagner votre enfant dans les périodes de changements car ils donnent de la prévisibilité (= sentiment de sécurité).
Permettez à l’enfant d’exprimer ses émotions de peur (se préparer au changement), de tristesse (deuil de la situation précédente), de colère (injustice du fait que la situation est souvent subie) et de joie (liées aux avantages de certains de ces changements). Vous pouvez par exemple proposer à l’enfant (jusqu’à 7 ans environ) de dessiner ses émotions ou plus largement de dessiner comment il se sent. L’idée n’est pas d'interpréter le dessin par la suite. Mais simplement d'observer l’énergie dans laquelle l’enfant se trouve quand il crée. Au fil des articles, ces principales émotions seront mises en avant (n’hésitez pas à consulter l’article sur la peur).
Pensez à ce qui ne change pas pour l’enfant. Dans le cas d'un déménagement, le doudou historique, les draps habituels et le coffre à jouets viendront trouver leur place dans la nouvelle chambre. Ou encore, dans le cas d'une séparation, l’amour des parents pour l’enfant même si le couple décide de se séparer.
Le changement, c’est ensemble et dans les discussions à cœur ouvert qu’il s’opère le plus facilement !
Article rédigé par notre experte métier
Marie Laviolette, Coach parentale du désir de grossesse à la fin de l'adolescence.
Spécialisations : deuil périnatal, burn-out parental, attachement et parentalité, sexualité positive et inclusive, apprentissages scolaires, harcèlement scolaire.
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