Décoder les émotions de mon enfant : La joie

Ce week-end, vous partez en famille dans un parc d'attractions… Vous, parents, vous sentez tout autant que vos enfants connectés à cette franche excitation qui fait paraître le temps d’ici là très très long. Et en même temps…plus le départ approche et plus les enfants sautent de partout, n’écoutent plus rien, pire, ils parlent sans s’arrêter, crient, tapent ! Joie ? Peut-être un peu trop ? Cette émotion a-t-elle tout de bon ? A-t-elle besoin d’être canalisée ? Rationnée ? Ou au contraire… cultivée ?

Ce que vous pouvez vivre en tant que parents

A chaque naissance, la joie de rencontrer votre enfant a pu vous donner des ailes. Et pour cause c’est l’émotion qui réunit, qui donne un sens et une direction à la vie. Rien que ça ! La joie est une émotion dite agréable qui nous sert à traverser les émotions dites désagréables : la peur, la tristesse, la colère, le dégoût et la honte. D’ailleurs dans un monde idéal, vous aimeriez peut-être tellement que votre enfant ne connaisse que la joie et soit préservé du reste. Quelque part c’est compréhensible, plus vous mettez de la joie à l’intérieur de l’enfant, à travers des expériences positives, plus celui-ci a les ressources pour faire face au reste.

Pourtant même dans la joie, les réactions de nos enfants peuvent être envahissantes. Comme toute émotion, a fortiori chez les enfants de moins de 7 ans, la joie peut déborder. L’immaturité du cerveau de l’enfant l’empêche d’inhiber ses gestes ou ses paroles, c’est à vous parent d’enseigner des manières ajustées de s’exprimer.

Cela ne veut pas dire la chasser, bien au contraire. La joie est essentielle à tout âge. Vous ne regretterez jamais d’avoir partagé cette joie, d’autant plus avec vos enfants. Toutefois, vous pourriez regretter d’en avoir manqué parfois.

Ce que vit l’enfant

Corps et cœur léger, chaleur, envie de sauter et de danser… sont autant de manifestations de joie que vous pouvez observer et nommer à l’enfant. Plus l’enfant mettra des mots sur ses sensations physiques plus il reconnaîtra ses émotions qui l’aideront à formuler son besoin.

Dans le cas de la joie l’enfant peut avoir du mal à s’empêcher d’avoir des gestes brusques et ou des comportements impulsifs : courir partout quelque soit l’âge, ou même taper, mordre, crier surtout si l’enfant n’a pas encore complètement acquis le langage (donc au moins jusqu’à 5 ans et pic de ces comportements autour de 2 ans). Ce sont des comportement non réfléchis de la part de l’enfant. L’enfant n’est pas “ingrat”, il n’en demande pas “toujours plus” il a simplement besoin d’un adulte pour canaliser son émotion de joie. Dites-lui comment faire autrement.

Ici, se mettre en mouvement sera votre allié. Encore une fois la joie a tellement d’importance : elle enrichit le lien, le partage et la confiance. C’est avec la joie qu'on apprend, que l’on se construit ! Que ce soit pour se lancer dans la marche quand on est bébé ou pour faire ses devoirs une fois scolarisé-e, la joie permet de se motiver.

Des pistes de résolutions

Cultivez la joie, elle est contagieuse !

Voici une liste (non-exhaustive d’exemples) pour vous aider à cultiver la joie de votre enfant dans différentes situations :

• Dans les apprentissages : les mouvements de joie doublent les capacités de mémoire immédiate et aident à construire le cerveau. La joie et la motivation vont donc de pair : danser, s’étirer, courir avant ou entre chaque exercice des devoirs, ça aide !

• Dans les résolutions de conflits : la joie renforce les contacts sociaux, par exemple quand la fratrie s’oppose vous pouvez proposer des jeux d’équipes contre les parents (et les laisser gagner !), un jeu de société, une bagarre de coussin, un karaoké…

• Dans le quotidien et l’anticipation des décharges de stress/ crises : contact physique avec des câlins ou plus original… le jeu du “karaté chaussettes” (qui arrivera à enlever les chaussettes de l’autre en premier ?)

La joie remplit notre réservoir d’énergie adaptative (à la fatigue, au stress…). Elle est essentielle à tout âge et renforce le lien parent - enfant, on en redemande !