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Décoder les émotions de l’enfant : la peur

Publié le 22 mars 2023

3 minutes de lecture

Décoder les émotions de l’enfant : la peur

La peur est l’émotion gardienne de notre sécurité. Quand vos enfants ont peur, que ce soit rationnel à vos yeux ou non, ils font face à une situation qui, bien accompagnée, pourra les aider à grandir. Que ce soit le noir, dormir seul, le tonnerre (surtout avant 4ans), ou les bruits, les animaux, perdre ses amis (plutôt entre 4 et 8 ans) ou encore les fantômes, la mort, décevoir les autres (plutôt après 8 ans), les peurs de vos enfants ne sont pas confortables mais elles peuvent être très utiles.

 

Ce que vous pouvez vivre en tant que parents

La peur est déclenchée quand le cerveau se sent en danger. Elle vous met en état d’alerte et va vous permettre d’observer une situation inconnue et/ou potentiellement dangereuse. Elle vous aide à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour y faire face. Parfois face à la peur vous arrivez à fuir ou lutter, si vous êtes à court d’option la peur peut aussi vous figer.

 

Les réactions à la peur peuvent vous impressionner. Après un accident de la route par exemple, votre corps pourra trembler et pleurer. Cette décharge de toutes les tensions liées à la peur est nécessaire pour pouvoir “digérer” la peur et cesser d’y repenser en boucle.

 

En tant que parent, avez-vous tendance à vouloir rassurer votre enfant ? C’est tellement tentant. La peur fait partie des émotions dites désagréables cependant elle a besoin d'être traversée jusqu’au bout. Une fois calmée, le sentiment auquel elle fera place sera… la fierté, alors ça vaut le coup d’essayer !

 

Ce que vit l’enfant

Envie de faire pipi, cœur qui bat très vite, sensation de jambes coupées, yeux écarquillés… c’est aidant pour l’enfant de reconnaître les signes physiologiques de la peur. Quand on reconnaît son émotion on peut ensuite, petit à petit, y associer un besoin et mieux s’exprimer.

 

Les peurs “classiques” des enfants (le noir / les loups / les monstres) peuvent être aussi symboliques. Elles peuvent avoir besoin d’être décodées : l’enfant manque-t-il de lien ou au contraire de liberté ? Par exemple, derrière la peur peut se cacher un besoin de décider plus pour soi, de mieux maîtriser son environnement. Le besoin de l’enfant quand il a peur c’est d’être accueilli dans cette peur, de la mesurer et de la libérer. La peur a besoin d’informations, de contact, d’être traversée.

 

Rassurer sans passer par certaines étapes pourra même avoir l’effet inverse, à savoir, légitimer la peur !

 

Pistes de résolution

Pour accompagner la peur de l’enfant je vous encourage à commencer par la constater c’est à dire nommer les signes qui vous montrent que votre enfant a peur “waou tes yeux sont tout écarquillés, tu t’es arrêté net, tu as peur.” Vous pouvez ensuite proposer à l’enfant de mesurer sa peur : “quelle taille elle a ta peur ? [écarte petit à petit les bras] Comme ça, plus grande, encore plus grande ? Et qu’est-ce qui te fait le plus peur ?” Pour ensuite la reconnaître “oui, ça fait peur un chien de presque notre taille/ de penser qu’un loup (monstre) se cache sous notre lit.”

 

Une fois que la peur a été éprouvée, l’enjeu va être de redonner du pouvoir, de la maîtrise à l’enfant sur cette peur. En questionnant par exemple “Qu’est-ce que tu pourrais faire pour laisser la peur s’en aller ?” A cette étape, l'enfant peut évidemment inventer sa solution et en même temps selon son âge vous pouvez être force de proposition. Par exemple en proposant à l’enfant de dessiner sa peur, de lui parler, d’en parler, de lister des solutions ensemble (3 solutions à moins de 4 ans, 5 solutions entre 4 et 6 ans et au moins 10 solutions après 6 ans).

 

De la plus farfelue à la plus adaptée, comme par exemple dans le cas de la peur du noir :

  • utiliser une cuillère en bois comme bouclier magique
  • allumer une veilleuse
  • dessiner la peur puis lui ajouter un nez de clown la diminuer…

… le but ici c’est de prendre la main dessus !

 

Plus on a de solution, moins on a peur.

Face à la peur, cultivez les forces de nos enfants.

Une fois adultes, ils pourront ainsi mieux s’en emparer.

 

Article rédigé par notre experte métier


Marie Laviolette, Coach parentale du désir de grossesse à la fin de l'adolescence.

Spécialisations : deuil périnatal, burn-out parental, attachement et parentalité, sexualité positive et inclusive, apprentissages scolaires, harcèlement scolaire.

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