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Décoder les émotions de l’enfant : la colère

Publié le 23 juin 2023

3 minutes de lecture

Décoder les émotions de l’enfant : la colère

Aviez-vous le droit d’être en colère lorsque vous étiez enfant ? Comment les adultes autour de vous exprimaient (ou réprimaient) leur propre colère ? Cette émotion a mauvaise presse… Dans mes accompagnements, les familles cherchent souvent à calmer les colères de leurs enfants. Chez les plus jeunes (avez-vous déjà entendu parler du “terrible two” ?) mais le sujet concerne tous les âges, adolescence incluse. Plutôt que de calmer la colère, je vous propose de la comprendre pour apprendre ensuite à la laisser s’exprimer de manière plus appropriée.

Ce que vous pouvez vivre en tant que parents

Rappelez-vous de votre dernière colère d’adulte. Cette émotion qui vous permet de poser vos limites, de dire “non” tout en affirmant vos besoins, qui vous êtes, rétablir votre identité. La colère est une émotion dite “désagréable” pourtant elle peut être saine quand il s’agit de dire ce qui ne vous convient pas, quand vous avez été blessé-e par exemple. Penser que la colère s’accompagne d’une démonstration de violence est faux. La violence arrive quand on perd le contrôle, parce qu’on a accumulé trop de tensions (en ne disant pas notre colère suffisamment tôt par exemple) et parce qu’on est sous stress, pas “juste” en colère.

Pourtant les enfants, à fortiori avant leur 7 ans, expriment souvent leur colère en frappant, criant, jetant et autres réjouissances. Pourquoi ? Et si on arrive à reconnaître l’utilité de la colère, comment ré-orienter les comportements débordants par la suite ?

Ce que vit l’enfant

Le cœur bat plus vite, le corps est plus chaud, les muscles se tendent, les sourcils se froncent… c’est important d’aider l’enfant à associer ces signes physiologiques à la colère. Ainsi il saura la reconnaître et plus tard formuler son besoin de plus en plus clairement.

Il est aussi utile de savoir que les débordements de cette émotion (frapper, taper, hurler…) seront à terme gérés par une partie du cerveau, mais que celle-ci est encore immature durant l’enfance. Les connexions entre les émotions et l'inhibition des comportements, c'est-à-dire la capacité d’arrêter un geste ou une parole, se font à partir de 6/7 ans (le fameux âge de raison) et se feront complètement autour de 25/30 ans uniquement !

Il est courant que votre enfant explose de colère ? Durant l’enfance, les colères sont d’ailleurs souvent des colères d’affirmation. Quand l’enfant manque de lien ou de liberté, elles se transforment en frustrations. C’est le cas par exemple quand l’enfant est à une étape d’autonomie plus avancée que vous ne le pensez et qu’il manifeste son besoin de faire seul alors qu’il s’agit de quelque chose que vous faisiez pour lui jusqu’à présent.

 

Des pistes de résolution

Et en même temps… Si vous comprenez maintenant l’utilité de la colère, vous avez aussi toute légitimité à chercher des solutions pour que celle-ci s’exprime plus sainement.
Dans cette optique, privilégiez de :

 

  • Décrire et nommer la colère “oh je vois que ton corps est tout tendu, ton visage fermé et ton ton énervé, tu es en colère.”

  • Proposer des manières appropriées de l’exprimer :

    • Dire sa colère simplement “je suis en colère parce que…” est sain.

    • Plutôt que de crier, taper, mordre, proposez du mouvement à l’enfant : sauter sur place très haut, taper du pied au sol, serrer très fort une balle puis la relâcher, rugir comme un lion…

    • Vous pouvez encore suggérer à l’enfant de souffler très fort, de dessiner sa colère, de froisser ou déchirer une feuille de papier et la jeter !

 

Attention, colère et crise de rage sont deux choses différentes.

Rendez-vous dans un prochain article pour évoquer son faux-jumeau : le stress !

 

Nos ressources sur la colère

  • Podcast La Matrescence épisode 115 : 5 tips pour aider la gestion de la frustration et les transitions chez nos enfants. Parfois la fatigue du parent est un frein à la lecture… La solution ? Mettre cet épisode de Podcast dans vos oreilles.
     
  • “C’est moi qui décide” de Jan Faull. Un livre pour sortir des rapports de force avec les enfants de 2 à 10 ans, à lire par les parents, précieux pour la relation avec les enfants.

  • “Colère et retour au calme” Cahiers Filliozat à partir de 5 ans. Des outils et activités concrètes à faire en famille pour comprendre d’où vient la colère et comment l’apaiser.

  • “Emotions, enquête et mode d'emploi” Artmella. Une petite pépite recommandée autant pour les enfants (7 ans+) que pour les adultes, une occasion de partager autour des émotions avec une lecture facilitée par le format BD

 

 

Article rédigé par notre experte métier


Marie Laviolette, Coach parentale du désir de grossesse à la fin de l'adolescence.

Spécialisations : deuil périnatal, burn-out parental, attachement et parentalité, sexualité positive et inclusive, apprentissages scolaires, harcèlement scolaire.

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