L’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille

Vous attendez un nouvel enfant ou avez le projet d’agrandir la famille ? Quand et comment en parler au-x plus âgé-s ? Comment vont-ils prendre la nouvelle ? Voici de quoi alimenter vos réflexions.

Ce que vous pouvez vivre en tant que parents

Tout est possible selon votre histoire. Comment se sont déroulées vos grossesses et les naissances précédentes ? De quelle école êtes-vous : celle qui pense que c’est une chance pour l’ainé-e d’avoir un frère ou une sœur ? Ou au contraire vous sentez-vous coupable de lui “imposer” ça ?

Ce qui est sûr, c’est que dès que vous allez apprendre que vous allez de nouveau être parent, vous allez commencer à vous projeter, voire même à vouloir vous organiser. Physiquement, comme psychologiquement, votre esprit va maintenant consacrer plus ou moins de temps à cette nouvelle grossesse.

Et pour la fratrie, quand en parler ? Certains parents pourront se dire : “oui, mais s’il y a un problème ? 9 mois c’est long pour un enfant, plus je lui dis tard, moins il aura à attendre.” (sauf si vous avez lu l’article du blog sur les changements de vie majeurs ).

Pensez aussi que la pression peut monter d’un cran après la naissance. Le changement de rythme va exiger beaucoup de vous : garder les mêmes responsabilités envers vos autres enfants en y ajoutant les besoins d’un nourrisson. Peut-être espérez-vous que l’ainé-e puisse gagner en autonomie et tant qu’à faire n’être qu’amour pour ce bébé. Est-ce réaliste ?

Ce qui vit l’enfant

Dès le début de la grossesse, votre enfant va sentir implicitement un changement : la potentielle fatigue du premier trimestre, la joie ou la surprise de la découverte d’une grossesse. En tant que parent, vous pensez peut-être qu’il est préférable d’attendre pour en parler à votre enfant. Et en même temps, ce qui n’est pas dit peut aussi venir le perturber. Il sentira implicitement que quelque chose se passe, la solution pour l’en soulager : en parler avec des mots simples.

Il sera donc bénéfique d’en parler dès le début, l’enfant va d’autant plus se sentir inclus dans le projet puisque vous l’y intégrer et lui laisser sa place. La nouvelle le concerne tout autant que vous, parents. Même s’il assimilera plutôt cette nouvelle réalité qui apparaitra plus concrète après la naissance. Il a d’ailleurs besoin d’être préparé aux bons, comme aux “mauvais” côtés. Plus vous ménagerez ses attentes en lui expliquant la future réalité et moins il sera bousculé par l’arrivée d’un bébé. Par exemple, le bébé ne sera pas tout de suite un copain car il dormira beaucoup et aura peu d’interaction dans les premières semaines.

Sachez aussi que les émotions agréables et désagréables de l’enfant peuvent se cumuler. L’amour pour ce bébé peut cohabiter avec la peur d’être moins aimé par ses parents et la colère de devoir partager. Le besoin de l’enfant sera avant tout de conserver du lien et de la sécurité avec vous. Le tout à travers des moments partagés (parent-enfant et parent-enfant-bébé) et une communication qui tiendra compte de ses propres émotions. L’enfant a besoin d’apprivoiser ce nouveau membre de la famille, à son rythme, grâce à des propositions régulières de contact et d’échanges.

Des pistes de résolution

Propositions pour les parents qui s’apprêtent à accueillir un nouvel enfant.

Avant la naissance :

• En parler tôt, ce qui ne veut pas dire souvent. Rendez-vous disponible pour les questions et mieux, encouragez-les avec des lectures sur le sujet de l’arrivée de bébé.

• En parler de manière réaliste : le bébé ne sera pas tout de suite un nouveau copain. Au début il y aura peu d'interactions et le parent devra souvent focaliser son attention sur le nouveau-né.

• Donner de la prévisibilité à l’enfant : comment va se passer l’organisation de sa garde à la naissance ? Après la naissance ? Qu’est-ce qui changera ? Et surtout qu’est-ce qui ne changera pas ? C’est important aussi de montrer que certaines choses resteront les mêmes, par exemple ses jeux seront toujours à lui.

Après la naissance :

• Proposer au-x plus âgé-s d’aider s’ils veulent, sans que cela soit une responsabilité. Par exemple, il pourra apporter les couches au parent au moment du change quand il en aura envie.

• Créer des moments propices à la connexion, au jeu avec le bébé et en sécurité : peau à peau entre eux aussi, petits jeux sur le tapis d’éveil...

• Préserver des moments d’exclusivité pour chacun-e, même courts : le temps de quelques histoires pour les plus jeunes, d’un jeu de société pour les plus âgés, d’une balade quelque soit l’âge !

• Reconnaître le mélange d’émotions agréables et désagréables. La jalousie a besoin d’être validée pour ne pas donner lieu à des comportements violents. Cela prendra du temps pour que chacun-e trouve sa place.

En bref, embarquez les ainé-es dans cette belle aventure, et laissez place à la créativité !

Article rédigé par notre experte métier

Marie Laviolette, Coach parentale du désir de grossesse à la fin de l'adolescence.

Spécialisations : deuil périnatal, burn-out parental, attachement et parentalité, sexualité positive et inclusive, apprentissages scolaires, harcèlement scolaire.