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Les problèmes de sommeil chez l’enfant ne sont pas une fatalité !

Publié le 6 juin 2022

4 minutes de lecture

Les problèmes de sommeil chez l’enfant ne sont pas une fatalité !

Caroline Ferriol, spécialiste du sommeil des bébés et des enfants, est la fondatrice du Village Fée Dodo. Ce réseau d’accompagnement parental regroupe un grand nombre d’experts, à commencer par des consultantes spécialistes du sommeil des bébés et des enfants, de l’alimentation pédiatrique, du sommeil des adultes et de la parentalité positive. Elle revient pour nous sur les difficultés que rencontrent beaucoup de familles, et nous livre ses conseils.

 

Jusqu’à quel âge les enfants peuvent-ils rencontrer des problèmes de sommeil ?

En réalité, un enfant n’est pas censé rencontrer de problème de sommeil. De ce fait, il n’y a pas d’âge où ces derniers « s’arrêtent ». En revanche, dès lors qu’il y a des soucis de sommeil non réglés, nous les retrouvons chez l’adulte. Ce dont on parle finalement très peu, sauf en cas d’insomnie chronique !

Nous avons malheureusement tendance à penser que lorsqu’il y a des problèmes de sommeil, ces derniers s’arrangent à partir de trois ans, avec notamment l’entrée à l’école et la suppression progressive de la sieste. En effet, l’enfant va se coucher plus facilement le soir, et se réveille moins la nuit, tout simplement parce qu’il est épuisé. Mais ce n’est pas pour autant que l’enfant dort selon ses besoins : il dort selon les besoins du parent, puisqu’il ne se réveille plus la nuit, mais lui par contre passe en manque de sommeil chronique, ce qui pose de vraies problématiques pour sa santé. S’il avait des problèmes de sommeil avant, il les conservera.

 

Quelles sont les principales causes des problèmes de sommeil chez l’enfant ?

La plus grande cause est l’absence de connaissances sur ce sujet de la part des professionnels de santé et de la périnatalité… et de ce fait, de la part des parents ! Les adultes ne sont ni formés, ni informés correctement. Notamment en ce qui concerne les temps d’éveil qui ne sont pas respectés et qui entraînent une surstimulation chez le petit… et des crises de pleurs lors desquelles l’enfant, en état de stress, a besoin de décharger. Les parents s’inquiètent, stressent à leur tour, et c’est un cercle vicieux qui s’installe. Autre exemple de facteur déclencheur : la mise à la sieste trop tardive (vers 13 heures ou 14 heures) des petits qui ne font plus qu’une seule sieste. En effet, la température corporelle est à son plus bas vers midi, et remonte à 14 heures. Le corps est alors programmé pour rester en éveil. Le sommeil à partir de là devient inefficace, un dérèglement hormonal peut survenir, ce qui provoque des difficultés au moment du coucher et peut entraîner, dans la nuit, des cauchemars ou des terreurs nocturnes. Et finalement un rapport difficile au sommeil, qui devient source de tensions dans la famille.

Il existe en tout plus de 70 facteurs de troubles du sommeil, qui croisent toutes les thématiques liées à l’humain : la santé, l’alimentation, les émotions... S’il y a une chose à retenir, c’est que le sommeil est une fonction innée. On ne peut pas « endormir » un enfant, tout comme on ne peut pas « le faire digérer ». En revanche, le rôle des parents est de proposer un cadre de sommeil répondant à ses besoins. Les problèmes, aussi nombreux soient-ils, ne sont pas une fatalité, il ne faut pas culpabiliser !

 

Comment, dès lors, être efficacement ressource pour son enfant ?

La première des actions à mener est de s’informer. Pour comprendre le sommeil en général, le sommeil de son enfant en particulier, et finalement son enfant dans sa globalité, sans projeter des analyses de l’ordre de l’imaginaire. Et surtout comprendre l’origine des troubles. Il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel du sommeil. Une fois ces premières actions mises en place, il s’agit d’être patient. En effet, il faut entre trois et quatre semaines pour que les changements entrepris dans les habitudes familiales aient un impact. Il s’agit d’accompagner son enfant dans cette démarche, en fixant un cadre clair et compréhensible, tout en accueillant ses émotions et en faisant preuve d’empathie.

 

Quelles astuces concrètes, faciles à mettre en place, donneriez-vous aux parents ?

Toujours dans cette idée d’éviter au maximum la surstimulation, je conseille de ne rien mettre dans le lit de son enfant, sauf le doudou à partir d’un certain âge. Les objets comme les mobiles maintiennent en réalité l’enfant en éveil ! Un autre conseil concerne la cohérence que l’on propose à son enfant en fonction du lieu où il dort. Si l’on fait du cododo, je recommande de ne pas quitter la pièce pendant tout le temps de sommeil de l’enfant ; de la même manière, si votre enfant dort dans sa propre chambre, il est recommandé qu’il soit à même de s’endormir seul dans son lit. L’idée est que l’enfant puisse conserver ses conditions d’endormissement pendant tout le temps de son sommeil, afin de ne pas être réveillé par la disparition de l’adulte qui l’aurait endormi.

Et enfin, je le répète, il n’y a pas de fatalité, tout peut changer à n’importe quel âge et en quelques semaines !

 

Au regard du constat que vous dressez quant au manque d’information des adultes sur ces problématiques, comment qualifieriez-vous la place que l’on donne au sommeil dans nos sociétés occidentales ?

Je pense que l’importance du sommeil est aujourd’hui largement sous-estimée. Alors qu’il est le fondement du bien-être, du système immunitaire, de la mémorisation, du développement humain, mais aussi de nos relations sociales ! Le sommeil est notre nourriture essentielle. Et nos sociétés, dans lesquelles priment la connexion permanente et la productivité à outrance, vont à l’encontre de ce besoin vital.

 

Finalement, selon vous, un enfant qui dort bien est un enfant qui…

Un enfant qui dort bien est un enfant qui grandit bien, qui sourit, qui mange bien, qui est heureux, qui mémorise bien, qui est moins malade, qui gère mieux ses émotions, et qui est respecté dans ses besoins fondamentaux !

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